Un ou­vrage qui en­jambe les époques

Saaneviadukt, Gümmenen (BE)

Résumé en français du l'article de Clementine Hegner-van Rooden pour la publication «Culture du bâti: qualité et critique».

Date de publication
16-02-2022

Le viaduc de la Sarine, à Gümmenen, est l’exemple même d’un ouvrage capable d’enjamber les siècles sans rien perdre de sa raison d’être. De fait, il n’a jamais cessé de frapper l’œil du profane comme celui de l’expert. Si cet ouvrage vieux de plus de 120 ans, aujourd’hui protégé au titre des monuments historiques, est encore là, devant nous, c’est parce qu’il fut jadis le fruit d’une conception intelligente. ­Rénové, agrandi et modernisé avec sensibilité, il possède aujourd’hui le potentiel d’un bien patrimonial durable de la culture ­architecturale.

Vidéo: Cle­men­tine Heg­ner-van Roo­den explique son choix.

Composé d’une imposante digue, de viaducs en pierre et d’une structure en treillis, l’ensemble est considéré comme un témoin du développement de l’industrie et des transports à la fin du 19e siècle et s’affirme comme un monument architectural d’importance nationale. En 2013, une étude en deux phases a été menée afin de trouver une solution de remise en état et d’agrandissement qui soit digne de l’ouvrage historique en termes d’exploitation, de conception et de construction. Grâce aux mesures actuelles, le viaduc verra sa vie prolongée d’un siècle supplémentaire tout en conservant son aspect. Seule la structure en treillis a dû être remplacée.

Le nouveau treillis en acier reprend les proportions de la structure précédente. Réinterprétée autour d’une conception contemporaine et techniquement à jour, cette structure en treillis réalisée par les ingénieurs repose sur une construction composite acier-béton. Fruit d’un chantier ne ­recourant pas à des éléments historicisants, le viaduc de la Sarine n’est pas seulement un témoin de l’époque de sa construction, mais aussi de celle de sa rénovation – un ­reflet des interventions de chaque époque. Ce faisant, la valeur immatérielle significative et pertinente de l’ouvrage s’accroît pas à pas, sans pour autant restreindre son ­potentiel d’utilisation en tant qu’infrastructure. Cette longévité multiple revêt une ­valeur inestimable.

Cet article a été publié dans le numéro spécial «Culture du bâti: qualité et critique». Commandez dès maintenant!

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