Prix SIA Mas­ter Ar­chi­tec­ture 2017: «Die wilde 13»

Un projet de Rebecca Konnertz

Un diplôme de Master de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich | Professeur Andrea Deplazes

Date de publication
04-06-2018
Revision
10-06-2018

La parcelle à la sortie est de la gare d’Oerlikon est marquée par un volume de trafic élevé et par le bruit constant des voies ferrées avoisinantes. La situation actuelle constitue un carrefour inhospitalier, un pur lieu de passage de pendulaires et de voyageurs. L’objectif a visé à créer une nouvelle composante urbaine dense, qui accueille et ralentit les piétons, tout en autorisant un nouveau quartier d’habitation. 

Servant d’antithèse aux espaces routiers et aux surfaces libres à grande échelle d’Oerlikon, tout un réseau de ruelles sinueuses sillonne la parcelle. Les espaces routiers sont aménagés sur la base de ce micro-réseau piétonnier. Le cadre en est formé par 13 tours polygonales à usage de bureaux, d’habitation et de desserte. Celles-ci se dressent de toute leur hauteur et elles sont reliées entre elles par des passerelles à partir de 25 mètres pour former une ville verticale, un nouveau niveau dédié au public avec vue sur Oerlikon. La structure cristalline des tours polygonales est renforcée par l’aspect vitré structuré de sa façade. 

En tant que motif des villes historiques ayant évolué au fil des siècles, la ruelle étroite suscite des frictions et des interactions sociales, contrecarrant ainsi l’anonymat des hautes habitations. Elle permet aussi un plan d’aménagement différencié d’un point de vue acoustique : les pièces vouées au repos telles que les chambres à coucher donnent sur la ruelle, tandis que les salles de séjour sont orientées vers la rue.

Au rez-de-chaussée abritant des surfaces commerciales sur deux niveaux, la ruelle large de cinq à six mètres est animée par les accès aux logements et aux surfaces de bureaux en retrait.

Tous les toits sont dynamisés par diverses affectations : le jardin d’enfants possède une aire de jeux aménagée sur la toiture, une piazza invite les visiteurs à s’attarder au 19étage. C’est à ce niveau que les divers volumes sont reliés par des passerelles faisant office de voie publique qui dessert les autres services comme une bibliothèque, une école de langues, un club sportif et plusieurs établissements gastronomiques. Culminant à 105 mètres, la tour la plus haute du groupe est desservie par le bâtiment voisin et un théâtre élisabéthain ouvert y trône, constituant pour ainsi dire la couronne de la ville.

Dans la logique de l’espace d’habitation s’étendant de la ruelle vers la rue, il en résulte des dessertes de deux ou trois appartements par palier.

Les façades tournées vers la rue présentent une double couche: des fenêtres à caisson créent une zone intermédiaire acoustique et climatique, s’élargissant dans la pièce d’habitation pour former un jardin d’hiver. Des briques de verre forment les éléments de façade fermés dans les ruelles pour laisser passer davantage de lumière indirecte et protéger des regards des vis-à-vis.

La façade préfabriquée à base d’éléments en acier isolés peut être montée rapidement. Un élément de fenêtre à caisson combine non seulement le pare-soleil, mais aussi le vitrage isolant interne et le vitrage extérieur, ventilé par l’arrière à des fins acoustiques.

(extraits des planches de présentation)

 

 

Informations pratiques

 

Distinction décernée depuis les années 1960 par la SIA, le Prix SIA Master Architecture récompense chaque année des travaux de fin d’étude soutenus dans l’une des trois hautes écoles universitaires que sont l’Accademia di architettura di Mendrisio (AAM), l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) et la Eidgenössische Technische Hochschule Zürich (ETHZ). Entre 80 et 130 projets de master sont soutenus annuellement (deux sessions d’examens pour l’EPFZ, une seule pour l’EPFL et l’AAM). Pour chaque session d’examens, le jury est formé de six architectes: le président de la société spécialisée «architecture et culture» (A&C), un représentant de chacune des régions linguistiques de cette même société, un représentant du groupe professionnel architecture de la SIA et un représentant de la section locale de la SIA du canton où se trouve la haute école universitaire. 

 

Tous les travaux ont été évalués par le jury à partir des critères suivants: qualité urbanistique et intégration au contexte, qualité architecturale et traitement des détail, clarté du parti, exhaustivité du rendu et aptitude à la collaboration au sein d'un bureau d'étude. 

 

Pour une vision d'ensemble des projets lauréats, consultez notre e-dossier consacré à ce prix. 

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