Oc­cu­pa­tion trans­ver­sale

C’est dans un ensemble composé de deux immeubles reliés, reconstruits par Charles Thévenaz dans les années 1960, que le bureau lausannois Brauen Wälchli Architectes a choisi de s’installer. 

Date de publication
23-10-2017
Revision
28-10-2017

Dans l’hypercentre fortement dénivelé, entre l’historique rue du Bourg et la non moins ancienne rue du Rôtillon, les architectes choisissent de déployer leur espaces de travail de façon transversale dans les deux volumes qui composent le bâtiment.
L’entrée se fait par la rue du Bourg. On accède à la réception en longeant une salle de réunion vitrée. Les espaces de travail s'organisent autour d’un escalier qui monte tout droit du rez-de-chaussée du premier immeuble au cinquième étage de celui situé en contrebas.
Cette organisation s’accompagne d’un effort réussi pour faire pénétrer la lumière naturelle dans l’accueil. Le rez-de-chaussée du bâtiment principal correspondant au 3e étage de celui qui est en contrebas, la verrière posée à cet endroit distribue généreusement la lumière zénithale.

Lumière naturelle au centre


Quant au décalage entre les deux immeubles, il permet un astucieux jeu de demi niveaux, dont la réception tire admirablement profit. En entrant, on peut descendre quelques marches vers l’accueil ou attaquer directement l’escalier étroit et rectiligne. Un étrange oculus dénote la complexité de l’aménagement à cheval entre deux structures et signale l’existence d’autres niveaux inférieurs.
Les espaces de travail, intimes et ouverts, s’organisent autour de cette distribution atypique. Aux dires de ceux qui s’y activent, on parvient facilement à s’isoler tout en travaillant dans un espace ouvert. Au sommet de l’immeuble en contrebas, les espaces partagés, cafeteria et terrasse, profitent de la vue imprenable sur le quartier médiéval du Rôtillon, le pont Bessières et la cathédrale.

Partie d’un ensemble modulé


L’aménagement, tout en offrant des espaces de travail modernes et fonctionnels, semble tirer profit de la richesse du tissu urbain médiéval.
L’organisation autour de l’escalier ouvert ne va pas sans évoquer le travail de certains brutalistes autour des circulations verticales et leur choix de mettre en scène le fonctionnement d’un bâtiment. Rendu manifeste, l’escalier devient un véritable lieu de vie. Il dessert les paliers tout en permettant une perception globale de l’activité dans le bureau.
Cette ouverture constitue finalement un choix éminemment urbain, transformant un lieu de travail en micrographie d’une ville avec des axes, des espaces privatifs et d’autres partagés.

L’escalier comme point de recontre


Détourné de sa mission monofonctionnelle, l’escalier ainsi traité renoue avec un certain symbolisme qui a voulu lui faire porter des fonctions sociales. Lieu d’exhibition au 19e siècle, de vulgarisation du fonctionnalisme au 20e, l’escalier redevient aujourd’hui un lieu de socialisation et de structuration de la vie quotidienne.
Dans le cas de cet aménagement, il contribue immanquablement à la complexité du lieu, tout en préservant le caractère hautement fonctionnel des espaces de travail. 

 

Intervenants

Maître d’ouvrage: privé
Architecte: Brauen Wälchli, Lausanne
Ingénieurs-conseils CVRS: Weinmann-Energies, Echallens
Ingénieur-conseil électricité: Amstein+Walthert, Lausanne
Ingénieur civil: Chabloz & Partenaires, Lausanne
Plâtrerie peinture entretien: Duca, Cheseaux-sur- Lausanne
Charpente, couverture, agencement: André, Yens-sur-Morges
Serrurerie, vitrines: Joux Constructions Métalliques, Le Mont-sur-Lausanne
Installations de Chauffage/ Ventilation: Monnier, Pully
Menuiserie: Wider, Clarens
Peinture intérieure: Entrée en matière, Chailly-Montreux
Fourniture luminaires: Regent, Le Mont-sur- Lausanne
Revêtement de sols en linoleum: Solsconcept, Savigny
Projet: 2011–2013
Réalisation: 2013–2015 

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