Les 15 livres de l’ar­chi­tec­ture de Rem Kool­haas

Ils accompagnent les 15 éléments mis en avant dans l’exposition Fundamentals

Date de publication
29-07-2014
Revision
10-11-2015

Le livre a toujours été au cœur de la démarche critique de Rem Koolhaas. Il en a fait, dès le commencement, un de ses principaux outils. Il allait donc difficilement se contenter du seul grand catalogue indigeste qui accompagne chaque session de la Biennale d’architecture de Venise. Fundamentals a donné lieu à 15 petits livres qui reprennent chacun des sous-catégories de l’exposition.
Roof, wall, fireplace, escalator, door, corridor, toilet, stair, elevator, ramp, floor, ceiling, balcony, façade, window. Les quinze ouvrages se lisent d’une traite ou séparément. Recueil de documents plus qu’autre chose, ils traduisent, au même titre que l’exposition, la position du commissaire.
Rem Koolhaas est de ceux qui n’ont cessé depuis les années 1970 de clamer haut et fort le caractère politique de l’architecture. Un des lieux de manifestation du politique n’étant autre que l’extra architectural, c’est-à-dire le dehors de l’architecture qui en détermine le dedans. A cette approche radicale mais cohérente, nombreux sont ceux qui répliquent par un avis de non recevoir. Ces détracteurs soutiennent que si les rapports de force et d’argent qui trament la ville peuvent être politiques, une porte, une poignée ou une fenêtre ne le sont pas. 
C’est précisément à ces matérialistes que répond la série des quinze livrets. Conçu en collaboration avec des étudiants de Harvard, le projet déconstruit la vision matérialiste et apolitique en démontrant que chacune des parties d’un bâtiment peut elle aussi appeler une lecture complexe. Quelle peut être la teneur sociologique d’un escalier, la portée métaphysique d’un toit, d’une porte et d’une fenêtre? 
Chacun des ouvrages se livre à une déconstruction minutieuse de l’objet auquel il est consacré. Eclectique et provocatrice, l’approche mise en avant consiste à établir une fois pour toute l’intérêt d’une lecture critique de ce qui nous entoure. Non pas pour le plaisir de se monter intelligent, mais pour préserver un privilège que les architectes sont en train de perdre : celui de déterminer la forme et la fonction des choses. 

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