Le pa­tri­moine du fu­tur

Année du patrimoine culturel

Le concours photo «Le patrimoine du futur» adressé aux étudiants en architecture a donné lieu à d’intéressantes discussions au sein du jury, notamment sur la classification des ouvrages.

Date de publication
07-02-2019
Revision
07-02-2019

Nous construisons aujourd’hui le patrimoine culturel de demain. Se pose dès lors la question de savoir quels ouvrages contemporains témoigneront à l’avenir de notre époque. Des étudiants en architecture ont tenté d’y apporter des éléments de réponse dans le cadre du concours photographique « Le patrimoine du futur », organisé par le groupe professionnel Architecture (BGA) et la société spécialisée Architecture & culture (a&c) à l’occasion de l’Année du patrimoine culturel 2018.

Le défi était de taille : documenter le futur patrimoine bâti au travers de cinq photographies et d’un texte explicatif. Reconnaître la valeur d’un ouvrage ou d’un ensemble d’ouvrages requiert en effet une certaine distance. Même les professionnels ne sont pas toujours du même avis. Les organisateurs de ce concours espéraient susciter des regards neufs sur des ouvrages susceptibles de constituer le patrimoine de demain.

Transformations nuisibles à l’expression architecturale

Alors que les organisateurs s’attendaient à une forte participation, celle-ci s’est révélée plutôt modeste. Les délibérations du jury n’en ont pas moins été animées. Certains des ouvrages documentés étaient clairement reconnaissables en tant que futures œuvres du patrimoine bâti. D’autres ont suscité des discussions sur les critères mêmes définissant la valeur patrimoniale d’un objet.

Les travaux soumis attestent non seulement une grande qualité sur le plan photographique, mais présentent aussi des réalisations connues sous un angle inédit. Les arguments motivant le choix des sujets soulignent également l’importance de la préservation des ouvrages dans leur état d’origine : les transformations effectuées au fil du temps en affaiblissent la qualité architecturale et la résonance.

Même s’ils n’ont pas tous réussi à concilier texte et photographies de manière cohérente, les participants méritent un coup de chapeau pour avoir relevé le défi et leurs travaux, fruits d’une réflexion personnelle sur le patrimoine du futur, ont été évalués avec soin et considération.

Habile composition photographique

C’est finalement le travail de Federico Maria Farinati qui a convaincu le jury. Cet étudiant a abordé la question du futur patrimoine culturel sous différents aspects : dimension sociale, possibilités techniques et financières, mondialisation, révolution numérique et postmodernisme. Ses prises de vue judicieusement choisies et le texte qui les accompagne forment un ensemble cohérent digne d’un premier prix. Federico Maria Farinati se réjouit à présent de réaliser ses prochains clichés avec un appareil Leica Q, récompense parrainée par Leica. Trois autres lauréats ont remporté un appareil photo instantané Leica.

Barbara Stettler, architecte EPF/SIA, responsable du groupe professionnel Architecture; barbara.stettler [at] sia.ch (barbara[dot]stettler[at]sia[dot]ch)

 

 

Informations

Le rapport du jury peut être téléchargé depuis le site web de la SIA : sia.ch/fr/la-sia/groupes-professionnels/architecture

Jury : Martin Boesch, architecte EPF/SIA, Boesch Architekten GmbH, Zurich (président) ; Seraina Wirz, photographe ZHdK, Atelier für Architekturfotografie, Zurich ; Jürg Zimmermann, architecte et photographe, Zurich ; avec le concours de : Patrick Blarer, architecte et photographe (a&c) ; Barbara Stettler, architecte (SIA)

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