La mo­bi­lité élec­trique dans un éco­quar­tier ur­bain

Les quartiers résidentiels dits « pauvres en voitures » sont une spécialité des coopératives de promoteurs immobiliers. À Genève, la Coopérative de l’habitat associatif (CODHA) a développé par ailleurs son propre modèle de partage (ou sharing) de véhicules.

Date de publication
14-05-2021

Genève est l’une des villes suisses les plus denses et les plus encombrées par la circulation. Dans ce contexte, les urbanistes sont naturellement enclins à développer de nouveaux concepts pour un aménagement mieux pensé et plus durable de l’agglomération à l’intérieur des délimitations existantes. Il y a plus de dix ans, les autorités ont commencé à réfléchir à des « écoquartiers » et ont engagé la planification de dix sites de développement urbains. Les premiers quartiers urbains durables sont ainsi sortis de terre. L’un d’entre eux occupe un site central d’un peu moins de 3 hectares utilisé jadis par les Services industriels de Genève (SIG) pour l’approvisionnement en gaz. Aujourd’hui, le site est occupé par trois grands immeubles d’habitation, chacun ayant été réalisé par une coopérative de promoteurs. Les deux tiers du parking souterrain commun sont mis à disposition pour le stationnement public ; le dispositif inclut 12 places équipées d’une station de recharge électrique en libre accès.

Pour son immeuble de l’écoquartier Jonction, la CODHA a développé d’autres idées autour d’un concept de mobilité éco­logique en phase avec les besoins du site, ­notamment une solution de car-sharing  autofinancée et autogérée, baptisée « Codhality ». « Nous respectons ainsi la directive du plan d’aménagement du quartier qui impose de limiter le nombre de places de parking », précise Phelan Leverington, chef de projet à la CODHA. En effet, seul un logement sur trois dispose d’une place de parking. L’engagement écologique engendre des avantages économiques : « Un nombre plus élevé de places de parking souterrain aurait fait grimper le prix des loyers pour tous les membres de la coopérative », explique Phelan Leverington.

Afin de couvrir les besoins en mobilité de tous les ménages du lotissement coopératif, le système de car-sharing de la CODHA met à disposition cinq véhicules. Pour ­Phelan Leverington, toutes les conditions pour de longs trajets en voiture ou des sorties de week-end sont ainsi réunies de manière explicite. Néanmoins, la communauté des ­usagers doit souscrire à l’avance un abonnement incluant un contingent de ­kilométrages précis, ce afin d’éviter les pics de demande temporaires. Les voitures électriques ne sont pas encore proposées dans le dispositif, car elles se prêtent moins à des usages flexibles et aux longs trajets. Malgré tout, « [nous envisageons] d’introduire la mobilité électrique dès la phase d’extension du modèle Codhality, lequel a maintenant un peu plus d’un an d’existence », précise le chef de projet de la coopérative.

Cette future étape vise à raccorder d’autres espaces d’habitat de la CODHA au système de sharing ou, tout simplement, à répondre à l’évolution des besoins de mobilité dans ces quartiers. Par exemple, l’offre devrait inclure à terme des vélos cargos à propulsion électrique. Dans le même temps, l’autoproduction de courant solaire est à l’ordre du jour : « Nous prévoyons de produire notre propre électricité à l’aide d’installations photovoltaïques pour d’autres projets résidentiels adossés à un concept de mobilité durable », confirme Leverington.

Avec le soutien de SuisseEnergie et Wüest Partner, espazium - Les éditions pour la culture du bâti a publié les numéros spéciaux suivants:

 

No. 1/2018 «Immobilier et énergie: Stratégie pour l'immobilier - orientation pour les investisseurs institutionnels

 

N° 2/2019 «Immobilier et énergie: stratégies de mise en réseau»

 

N° 3/2020 «Immobilier et énergie: stratégies de la transformation»

 

N° 4/2021 «Immobilier et énergie: sur des routes communes avec l'électromobilité»

 

Les articles de cette édition spéciale sont disponibles dans le e-dossier «Immobilier et énergie»

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