Une en­quête con­jonc­tu­relle sans grandes sur­prises

L’enquête menée par le Centre de recherches conjoncturelles (KOF) en juillet 2024 révèle que les bureaux d’études bénéficient toujours d’une situation économique stable. Il apparaît, qui plus est, qu’ils sont parvenus à renforcer leurs effectifs.

Date de publication
23-08-2024

Les résultats de l’enquête conjoncturelle réalisée en juillet s’inscrivent dans la continuité des données relevées en avril: la marche des affaires des bureaux d’études reste sur la même lancée. S’il ressort que la demande s’est renforcée au cours des trois derniers mois, il apparaît également que l’évolution des carnets de commande est envisagée avec plus de prudence. Les bureaux d’architecture et d’ingénierie sont également plus réservés concernant l’évolution de leurs revenus au trimestre dernier. Bonne nouvelle en revanche sur le front de l’emploi puisqu’ils sont parvenus à renforcer leurs effectifs depuis avril, et ne sont plus que 53% – contre 55% lors de la dernière enquête – à se dire affectés par la pénurie de main-d’œuvre. 

Leurs attentes pour les prochains mois restent similaires aux niveaux relevés en avril: 16% misent sur une amélioration de la marche de leurs affaires, 80% n’attendent aucun changement et moins de 10% craignent une dégradation. La stabilité reste également de mise pour ce qui est de l’évolution de la demande, de la fourniture de prestations et des résultats financiers du prochain trimestre. 

L’optimisme à l’ordre du jour chez les architectes

Les bureaux d’architecture se montrent plus confiants quant à leur situation économique qu’ils ne l’étaient en avril. Ils sont également un peu moins pessimistes concernant l’évolution de leurs résultats financiers. Par rapport à la dernière enquête, ils se disent plus satisfaits de l’évolution de la demande et des effectifs au cours des trois mois passés, même s’ils sont encore 41% à se dire freinés par une main-d’œuvre insuffisante. 

Il est réjouissant de constater qu’ils escomptent une amélioration de la marche de leurs affaires pour les six prochains mois et qu’ils affichent un net regain de confiance pour ce qui est de l’évolution de leur courbe bénéficiaire au trimestre prochain. Enfin, leurs attentes quant aux niveaux de prix sont mitigées, 8% attendent une augmentation, 7% estiment qu’ils baisseront.

Les ingénieurs globalement en bonne posture

Les ingénieurs se montrent majoritairement satisfaits de la marche de leurs affaires. Leurs évaluations de l’évolution de la fourniture de prestations et des carnets de commande au cours du trimestre passé restent stables. Comme les bureaux d’architecture, les ingénieurs font état d’une meilleure dynamique de recrutement au cours des trois derniers mois que lors de la dernière enquête. Malgré ce développement réjouissant qui a eu pour effet de réduire la part de bureaux d’ingénierie citant le manque de main-d’œuvre comme frein à leur activité, ils sont encore 60% à s’en dire impactés. 

Ils maintiennent leurs estimations d’avril relatives à la demande, à la fourniture de prestations et à leur effectif pour les trois prochains mois. Même s’ils font preuve d’une plus grande retenue en ce qui a trait à la marche de leurs affaires au cours du prochain semestre, ils sont légèrement plus optimistes au sujet de l’évolution bénéficiaire. Pour ce qui est des prix, 17% s’attendent à une augmentation, 78% à un maintien, et 5% à une baisse.

Timide reprise en juillet

Dans un communiqué paru le 7 août 2024, le KOF indique que l’économie privée suisse s’est légèrement redressée en juillet. L’indicateur de la situation des affaires du KOF, calculé sur la base des réponses de 4500 entreprises issues de l’industrie manufacturière, de la construction et des principales branches du secteur des services affiche en effet une petite embellie. L’industrie manufacturière et les bureaux d’études se distinguent en progressant par rapport au mois précédent, dans un contexte stable depuis quelques mois déjà. Si dans l’hôtellerie-restauration le statu quo se maintient, les autres secteurs accusent un recul : en premier lieu le commerce de détail, puis le commerce de gros, la construction, les services financiers et assurantiels et, dans une moindre mesure, les autres services. Le début d’été catastrophique, marqué par de longs épisodes pluvieux, n’a pas seulement impacté le paysage, les bâtiments et les infrastructures: l’activité économique des entreprises s’en est également ressentie, que ce soit dans la construction ou dans la restauration. Le mois d’août, beaucoup plus sec et ensoleillé, pourrait toutefois redresser un peu la barre. Certes, le temps estival ne suffira peut-être pas à dissiper la morosité économique qui affecte la construction et la restauration, mais il pourrait avoir un effet bénéfique sur l’humeur des consommateurs – et donc sur le commerce de détail.

Cet article se fonde sur les données du Centre de recherches conjoncturelles (KOF) de l’ETH Zurich. Il est complété par l’éclairage économique de l’autrice, Susanne Schnell, spécialiste Communication et affaires publiques/Content Manager SIA (susanne.schnell [at] sia.ch (susanne[dot]schnell[at]sia[dot]ch)).

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