Les affres de l’Emme ont trouvé une fin
Revitalisierte Emme (BE/SO)
Résumé en français du l'article de Paul Knüsel pour la publication «Culture du bâti: qualité et critique».
Les cantons de Berne et Soleure ont récemment libéré l’Emme du corset qui l’enfermait depuis 150 ans et restitué un territoire à l’eau, à la nature et aux habitants, offrant ainsi au Plateau suisse un espace paysager dynamique et riche de multiples expériences. L’Emme peut à nouveau serpenter dans un lit élargi, le long de plusieurs bras latéraux et de vastes étendues de bancs de graviers. Les rives sont agrémentées de biotopes, de lieux de baignade, de points d’observation et d’autres espaces privilégiés pour la nature et l’homme. Outre la dynamique naturelle et la diversité des habitats, toute la zone riche de cours d’eau – des Préalpes bernoises à l’embouchure de l’Aar, dans la région de Soleure – offre aujourd’hui un espace généreux dédié à l’éducation, à l’art et aux loisirs.
L’Emme est l’un des derniers cours d’eau de Suisse dont les débits ne peuvent pas être régulés. Les quantités d’eau accumulées dans les montagnes peuvent rapidement se transformer en torrent ; ainsi, à l’été 2005, l’Emme est sortie de son lit jusque sur le Plateau suisse. Les dommages causés sont à l’origine de la revitalisation en cours et de l’amélioration de la protection contre les crues.
Les interventions sur les espaces fluviaux sont transversales et interdisciplinaires afin de gérer au mieux les intérêts contradictoires entre protection et utilisation des sites. Construire avec et au bord de l’eau permet aussi de comprendre que la planification ne peut pas tout prévoir. Même dans son nouveau lit élargi, l’Emme peut devenir beaucoup plus imprévisible que par le passé. La performance culturelle de l’aménagement moderne des cours d’eau ne consiste pas à bloquer la puissance de l’eau, mais à l’intégrer en tant qu’outil de conception actif.
Cet article a été publié dans le numéro spécial «Culture du bâti: qualité et critique». Commandez dès maintenant!
