Autour du Léman: élargir l’horizon de la culture du bâti
Balades «LAC 2020» et exposition «Franchir la Berge»
Une exposition, neuf balades: ce printemps, partez à la découverte de l’architecture lémanique.
L’architecture de la région lémanique: «Franchir la Berge»
«franchir la berge» est une exposition tout public destinée à faire connaître quelques thèmes qui lient l’eau à l’architecture. Au lieu de parler de techniques, de matériaux, l’originalité de l’exposition est de prendre le risque de se concentrer sur les gestes architectoniques qui articulent une relation entre eau et bâti: «contempler», «chevaucher», «investir», «tutoyer». La sélection mélange ainsi quelques projets appartenant au patrimoine régional et des réalisations contemporaines essentiellement dénichées dans la région, dont elle fait implicitement la promotion. Si cette articulation permet d’entrer immédiatement dans la poétique des projets, elle évite également d’apporter quelques éléments critiques, dont le grand public a pourtant besoin pour méditer, se situer.
L’exposition est surtout l’occasion de tisser des liens entre des villes de la région, par- delà les frontières. Elle a été initiée par le critique Dominique Amouroux pour le Conseil d'Architecture d'Urbanisme et de l'Environnement (CAUE) 74, à Annecy, une ville d’eau reliée aux communes lémaniques par le bassin du Rhône et désormais par le « bassin ferroviaire » du Léman express. Depuis là, l’exposition a vogué vers d’autres CAUE où elle a été augmentée, avant de mouiller à l’Hôtel de Ville de Lausanne. La contribution lausannoise est une sélection de diplômes d’étudiants EPFL ayant trait à l’eau et un film documentaire réalisé par le Service d’architecture sur l’histoire des rives lausannoises.
LAC 2020: l’architecture à pieds
Dès le 1er mars sont lancée une série de balades dominicales thématiques autour du lac Léman. Baptisé «Léman Architectures Connexions» ces pérégrinations doivent permettre de partir à la découverte du territoire lémanique d’interroger les frontières entre neuf zones délimitées autour de l’étendue d’eau.
Chaque ballade, d’une durée de six heures, se concentre sur quelques thématiques, de manière exploratoire. Leur principe est fondé sur l’échange informel, la sérendipité et le hasard des rencontres. Les promeneurs discuteront de la propriété sur la Côte, de la géologie et de la fonte des glaciers dans le Val d’Hérens, des transports publics régionaux autour du Salève.
Les balades, si elles sont organisées par un comité d’architectes, ne font pas intervenir ceux-ci, mais différents spécialistes, liés ou non à la culture du bâti: ingénieurs forestiers, jardiniers, artistes, géographes. L’idée est de favoriser des échanges informels, autour de différents points de vue.
«Dans le contexte actuel, explique Matthieu Jaccard, l’un des initiateurs du projet, nous avons besoin de penser les choses horizontalement, collectivement. Le climat de crise qui règne aujourd’hui entraine un déni, un rejet des analyses des spécialistes, tout en favorisant l’émergences de points de vue totalitaires. La culture du bâti a besoin de dialogue: nous croyons que les solutions ne peuvent émerger que dans l’échange de points de vue, au pluriel.»
La première balade, le premier mars, Lausanne, les rivières, fera intervenir:
- Gilles Clément, jardinier
- Ernst Zürcher, ingénieur forestier
- Myriam Ziehli, photographe
- Mirkan Deniz, plasticienne
- Louis Schild, musicien
- Salvatore Bevilacqua, socio-anthropologue
- Daphné Bengoa, cinéaste et photographe
- Emma the Great, musicien, poète et philosophe
Vers une culture du bâti à l’horizontale
Ces deux initiatives, soutenues par la fondation Culture du bâti (CUB) s’inscrivent dans une manière différente, inclusive, de discuter l’environnement construit: au lieu de favoriser des discours produits par et pour les spécialistes, reposant sur une conception centralisée, verticale, de l’architecture, elles s’engagent au contraire vers une curation qui fat dialoguer professionnels, scientifiques et usagers, qui s’intéresse à sites et à des réalisations appartenant à l’horizon quotidien.
La qualité, nous disent les initiantes et les initiants de ces projets, doit être discutée à partir du réel, par l’architecture régionale, d’une part, par le ressenti des habitants, de l’autre, en un mot, par le vécu. L’utopie du projet n’est pas en reste: en présentant des diplômes de fin d’étude et en ouvrant des discussions sur le passé et l’avenir des territoires lémaniques, ces deux initiatives visent à intégrer les populations au destin de leurs territoires.
24.02 - 14.03 - EXPOSITION
Franchir la Berge: Architecture, eau et regards sur les rives lausannoises
Forum de l’Hôtel de Ville, Lausanne
29.02 / 10:00
07.03 / 14:00
Ateliers pédagogiques 8-12 ans
www.ville-en-tete.ch
Chaque premier dimanche du mois, de mars à novembre
Léman Architectures Connexions
9 promenades autour du Léman
lac2020.ch