Un pa­vil­lon pour la dan­se con­tem­po­rai­ne à Genè­ve

La Ville a révélé le 7 octobre le lauréat du concours ouvert, On Architecture.

Publikationsdatum
15-10-2013
Revision
12-10-2015

A Genève, la scène de la danse contemporaine est bouillonnante. Le manque d’espace(s) pour sa création et sa diffusion pourrait pourtant brider ce dynamisme. Le Pavillon de la danse, dont l’inauguration est prévue au mieux en 2017, doit en partie répondre à cette problématique en relogeant l’Association pour la danse contemporaine (ADC) qui occupe, depuis près de dix ans, la salle communale des Eaux-Vives. 
A terme, la danse contemporaine à Genève devrait prendre ses quartiers de manière pérenne, ici ou là. En 2006, les citoyens de la commune de Lancy ont rejeté l’octroi du financement pour la construction de la Maison de la danse1 – un écrin durable. L’école des Eaux-Vives devant jouer à nouveau son rôle d’équipement public de quartier, l’ADC est tenue de déménager. La Ville a ainsi lancé un concours ouvert pour la réalisation d’une structure éphémère sur la place Sturm, dans le quartier des Tranchées, sur les hauts de la Cité de Calvin. La place, bordée par des immeubles de petits gabarits, surplombe la ville et constitue une sorte de scène naturelle, propice à l’accueil de ce type de construction. 
Le 7 octobre dernier, le projet lauréat a été dévoilé. « Bombatwist », du bureau lausannois On Architecture, a été unanimement plébiscité par le jury, qui estime que la proposition est « en parfaite adéquation avec l’objectif du concours, soit l’installation d’un pavillon temporaire [...], faite de manière simple, précise et sensible ». Le projet de On Architecture a séduit parmi 64 autres dossiers. 
Temporaire ? Le projet se situe en fait à mi-chemin entre un pavillon et une maison, entre architecture éphémère et pérenne. Le bâtiment s’établira sur la place Sturm pour une une période limitée – de cinq à dix ans. Mais la construction, modulable, est pensée pour être déplacée et agrandie, pour accueillir un projet plus ambitieux et peut-être connaître un second cycle de vie. 
Le futur bâtiment est destiné à abriter divers lieux pour la danse contemporaine : un espace de travail pour les danseurs et chorégraphes, un lieu de représentation, un lieu public de sensibilisation à la danse et des bureaux pour les activités quotidiennes de l’ADC. Il pourrait aussi héberger des festivals genevois – Antigel ou La Bâtie essentiellement – dans le cadre de collaborations. 
Le bâtiment s’organise sur deux étages. Dépourvu de sous-sol puisque transportable, il affiche une certaine compacité, d’une part pour libérer l’espace au sol, d’autre part pour laisser le moins de traces possible une fois la structure démontée. 
La forme du bâtiment en devenir fait écho à sa fonction – accueillir la danse – sans pour autant basculer dans une architecture du récit, trop narrative. Comment exprimer le mouvement à travers une construction figée ? C’est la question que s’est posée le bureau lausannois. Pour tenter d’y répondre, les architectes se sont inspirés de la chronophotographie, soit une méthode d’analyse du mouvement, qui le décompose en une succession de clichés. Le programme se déploie longitudinalement, au sud-ouest de la place et en limite de la rue Sturm, et s’organise en trois ensembles programmatiques : la salle de spectacle, les espaces annexes et les noyaux de services. Le bâtiment est formé d’une structure de cadre moisée en bois lamellé-collé. La façade se développe en une répétition régulière de cadres en bois. La coupe transversale du bâtiment révèle un heptagone, formé par le profil variable de ces cadres, tant sur le toit de l’édifice que sur ses façades longitudinales. Une ségmentation qui rappelle la chronophotographie. L’enveloppe thermique de la construction est constituée de panneaux sandwichs isotropes préfabriqués, l’étanchéité d’une toile synthétique opale.
On Architecture propose ici un beau projet. Reste à connaître, une fois l’édifice inauguré, son espérance de vie.

 

 

Note

Ce lieu, baptisé "L'Escargot", devait s'implanter dans le futur centre socioculturel de Lancy, avant que les citoyens rejettent le financement de sa réalisation.  Exposition des projetsJusqu’au 26 octobre 2013 
Forum Faubourg, 6, rue des Terreaux-du-Temple
1201 Genève

 

Exposition des projets

Jusqu’au 26 octobre 2013 
Forum Faubourg, 6, rue des Terreaux-du-Temple
1201 Genève

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