Sta­des sans per­spec­ti­ves

Éditorial de Tracés n°18/2011

Publikationsdatum
11-01-2012
Revision
19-08-2015

Dans le sillage de la réflexion entamée au forum Bâtir+Planifier en mars 2011, sur l’aptitude des stades à faire la ville, Tracés se focalise sur deux grands chantiers olympiques : celui de Londres et d’Athènes. Afin de mieux y répondre, la question a été reformulée. Pour savoir si le stade fonctionne comme un condensateur urbain ou plutôt comme un îlot retranché, nous avons cherché à comprendre de quoi il était le signe. Les éléments de réponse livrés ici sont tout sauf exhaustifs.
Finalement, pour mieux évaluer l’impact des Jeux, nous avons demandé au photographe allemand Jürgen Nefzger de réaliser un état des lieux des sites olympiques d’Athènes. Le résultat est édifiant. 
La ville n’a pas su reconvertir une grande partie des infrastructures réalisées pour les JO de 2004. Cet échec met en évidence un des principaux défauts de l’urbanisme des Jeux, à savoir son incompatibilité avec les besoins réels d’une cité. 
L’ampleur de l’événement exige des équipements qui peuvent difficilement trouver une fonction par la suite. La fierté d’avoir été sélectionné, la promesse de développement économique et l’effervescence des chantiers laissent peu de place à la critique, pendant la préparation. 
C’est après qu’arrive la note, et pour la Grèce, elle aura été salée. 
Aujourd’hui, les complexes abandonnés d’Athènes viennent nous rappeler que l’issue du pari olympique n’est pas toujours positive.
L’identité des jeux olympiques serait-elle en partie responsable de cet échec ? L’olympisme serait-il irrémédiablement dopé, à l’instar des nouveaux dieux du stade qu’il exhibe ? Chaque session doit comporter plus de disciplines, accueillir plus d’athlètes et toujours plus de visiteurs. A l’heure du libéralisme débridé, les Jeux semblent pris dans une spirale exponentielle touchant à toutes ses facettes. 
De quelle ville la frénésie olympique peut-elle accoucher ? 
Comme tout événement assujetti à une surexposition médiatique, les JO semblent prisonniers de leur ampleur. Les villes qui les accueillent ressemblent de plus en plus à un décor télévisuel : celui d’un évènement surdimensionné, sans lien avec la vie des citadins relégués au rang de spectateurs / figurants. 
Les ruines modernes d’Athènes sont là pour le prouver.

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