Re­fai­re le mon­de à Ve­ni­se

Editorial du 13-14/2016

Publikationsdatum
14-07-2016
Revision
14-07-2016

A force de s’intéresser aux architectures sans architecte, aux pratiques de community empowerment et de guerilla urbanism, la critique architecturale serait-elle en train d’oublier sa véritable raison d’être, l’architecture faite par des architectes?

En mettant en avant sa dimension anthropologique et sociétale, l’architecture perd-elle de vue sa dimension usuelle, ou gagne-t-elle au contraire la dimension globale et politique dont la prive l’hypernormativité constructive ? 

La  fascination pour l’urbanisme informel et l’autoconstruction relève-t-elle d’une esthétisation du bidonville, ou au contraire d’une extension de l’architecture à l’intelligence collective? 

Atteignons-nous des sommets dans la schizophrénie, quand les grands groupes qui brassent des milliards en construisant des villes nouvelles se trouvent être les mêmes qui défendent l’écologie radicale et les «architectures pauvres»?

Les réponses à toutes ces questions ne seront pas données dans cet éditorial pour la simple raison qu’elles se trouvent disséminées dans les différents textes de ce numéro spécial entièrement consacré à la 15e Biennale d’architecture de Venise. 

Nous avons joué le jeu de l’argument et du contre-argument en apportant des réponses qui ne vont pas nécessairement toutes dans le même sens. 

Quant à la Biennale, nous ne pouvons que vous recommander de consulter les programmes parallèles avant de vous y rendre, les principaux événements et conférences étant dispersés pendant toute la durée de l’événement.

Il est encore possible de participer à un workshop avec Daniel Grataloup et ses maisons bulles, les 9 et 10 septembre, ou d’écouter David Adjaye et Ellen Baxter le 25 novembre au Salon Suisse, ce programme de débats et de rencontres organisé en marge de pavillon national. Et il ne s’agit là que de quelques-unes des centaines de prises de parole programmées cet été à Venise. 

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