Low Tech - No Tech: Quel est le de­gré de tech­ni­ci­té né­ces­saire dans une mai­son?

Ces derniers temps, l’efficacité énergétique des bâtiments s’est nettement accrue. Les prescriptions en vigueur garantissent des standards élevés dans les nouvelles constructions. Les exigences actuelles de politique énergétique vont même plus loin. Une technicisation élevée des bâtiments est-elle nécessaire ou existe-t-il des alternatives ? Ce thème est au centre de la manifestation organisée par les groupes professionnels SIA Architecture et Technique.

Publikationsdatum
13-09-2017
Revision
18-09-2017

Les évolutions de ces dernières années ont conduit à une utilisation accrue des installations techniques dans le bâtiment. La compacité des formes, l’optimisation des enveloppes et les charges thermiques internes élevées impliquent un équilibrage ainsi qu’une gestion et une régulation permanentes des conditions climatiques intérieures. La numérisation offre de surcroît de nouvelles possibilités pour un meilleur pilotage du climat dans les édifices, une régulation devenue monnaie courante dans l’environnement quotidien. Voitures, bus et trains sont équipés. Pour quelle raison les bâtiments feraient-ils exception ?

En dépit de ses avantages, le recours à l’assistance technique et numérique se heurte encore – ou toujours plus – à des réticences, faites d’un scepticisme généralisé à l’égard de la technicité mêlé à un rejet de toute détermination extérieure. Ces réserves s’accompagnent de craintes très concrètes : présentant des cycles de vie divers, les installations et les systèmes seront-ils viables sur le long terme ? Est-il réellement possible et réalisable de remplacer prématurément tous les composants ? La vulnérabilité des systèmes de technique du bâtiment qui, à la différence de la voiture, sont toujours des modèles uniques, nourrit également un certain scepticisme. La critique porte par ailleurs sur le fait que chaque nouvelle avancée dans l’efficacité énergétique entraîne une utilisation accrue des installations du bâtiment et qu’il semble impossible de faire l’impasse sur la ventilation de confort avec refroidissement, les systèmes d’humidification de l’air, les commandes des stores, etc. Ces installations exigent un entretien important et donc onéreux et supposent une maîtrise adéquate de leur fonctionnement. Obtenir une efficacité énergétique maximale et la pleine satisfaction des utilisateurs par les seules mesures de construction est un idéal qui reste le plus souvent hors d’atteinte.

Moins de technique, plus d’efficacité énergétique


On constate récemment des efforts accrus pour développer de nouvelles approches. Les ressources constructives sont mobilisées et intégrées dans les calculs. Les moyens eux-mêmes ne sont pas nouveaux, mais simples et connus, comme l’ombrage efficace des façades pour réduire l’apport thermique en été ou le rafraîchissement nocturne effectif afin d’évacuer les charges internes. Une combinaison habile de ces mesures entraîne une réduction notable des installations du bâtiment.

Dans quelle mesure est-il possible de renoncer à des installations techniques grâce à des mesures de construction ? Les deux groupes professionnels Architecture (BGA) et Technique (BGT) entendent explorer, dans le cadre d’un colloque, les limites de cette problématique. Peut-on encore répondre aux exigences de confort habituelles ou doit-on faire des concessions à cet égard ? La manifestation sera composée de deux volets : le premier portera sur les objectifs et les stratégies, tandis que le second présentera quatre projets réalisés ou planifiés mettant en œuvre des approches différentes. L’objectif est de promouvoir les solutions low tech, voire no tech, jusqu’ici assez peu valorisées. Elles recèlent un grand potentiel d’innovation qui permettrait d’accroître considérablement l’efficacité énergétique et la satisfaction des utilisateurs des bâtiments. Une motivation de plus pour aller au-delà des prescriptions légales en matière d’efficacité énergétique.

 

Journée BGA et BGT

Journée BGA et BGT sur le thème de la nécessité ou non de la technicisation des bâtiments
9 novembre 2017, à 13 h Haller-Pavillon, Brougg

Intervenants :

  • Christoph Wieser, enseignant à la Haute école spécialisée de Lucerne (HSLU)
  • Adrian Altenburger, président de la commission centrale des normes SIA
  • Werner Binotto, chef cantonal des constructions de Saint-Gall
  • Baumschlager Eberle, Sabrina Contratto, en collaboration avec T.A.U. GmbH, Peter Widerin
  • Boltshauser Architekten, Roger Boltshauser, en collaboration avec Martin Rauch
  • Herzog & de Meuron, Michael Fischer, en collaboration avec Transsolar GmbH, Tobias Fiedler
  • Schneider Studer Primas Architekten, Jens Studer en collaboration avec Waldhauser + Hermann AG, Marco Waldhauser