Le ré­no­va­teur de la SIA

En neuf ans pleins d’entrain et de dynamisme, il a fait bouger bien des choses : remerciements du président de la SIA Stefan Cadosch au directeur sortant Hans-Georg Bächtold.

Publikationsdatum
18-07-2018
Revision
19-07-2018

La SIA venait de s’atteler à un réexamen fondamental de son organisation en vue de l’optimiser – autrement dit, elle s’apprêtait à affronter des eaux plutôt agitées – lorsqu’en juin 2009, Hans-Georg Bächtold a repris la barre de ce gros paquebot des mains d’Eric Mosimann, en qualité de directeur de notre Société.

Comme si la SIA en soi ne constituait pas déjà un défi de taille, il en prenait donc la tête à un moment où l’association faisait face à de sérieuses turbulences. Une plongée en eau froide, comme on dit. Mais Hans-Georg s’est à l’époque contenté de dire : « C’est très simple. Quand on arrive à un nouveau poste, c’est comme au départ d’un 100 mètres : on entend ‹ à vos places, prêts, partez › et il n’y a plus qu’à caracoler aussi vite que possible.»

Fine sensibilité pour la politique associative


Grâce à son esprit d’engagement hors du commun, à son fort dévouement à notre Société et à ses membres, à son grand flair pour la politique associative, sans oublier sa passion pour la culture du bâti en Suisse, il est alors non seulement parvenu à mener à chef une révision des statuts de la SIA pour en renouveler le fonctionnement à l’aube de son 175e anniversaire, mais il a encore œuvré de façon décisive par la suite pour faire de la SIA ce qu’elle est aujourd’hui : une communauté dynamique et active qui a énormément gagné en importance, en influence et en impact au cours de la dernière décennie, et qui a crû de 1700 nouveaux membres durant l’ère Bächtold.

La SIA devient un acteur politique


Au cours de ses dix années à la direction, avec le concours des collaborateurs et collaboratrices du bureau, Hans-Georg a avant tout renforcé l’engagement de la SIA dans des enjeux politiques concrets. Ce qui fait que notre Société dispose à nouveau aujourd’hui de relais auprès des politiques comme elle en avait peut-être encore dans les années 1970, mais en nombre et en poids même supérieurs à ceux de l’époque. Ces relais sont incarnés par des contacts directs avec les conseillers fédéraux Doris Leuthard, Alain Berset et Johann Schneider-Amman, par de bonnes relations avec divers élus aux Chambres et par des projets concrets avec plusieurs offices fédéraux, dont ceux de la culture, de l’aménagement du territoire et de l’énergie en particulier. Parmi toute une série de succès politiques engrangés avec les contributions de la SIA sous la houlette de Hans-Georg, les plus importants incluent le oui populaire à la révision de la loi sur l’aménagement du territoire en 2013, la première intégration complète de la culture du bâti dans le Message culture en 2016 et, finalement, le oui en 2017 à la loi révisée sur l’énergie, soit à la Stratégie énergétique 2050.

Relations publiques tous azimuts


En parallèle et ‘comme en passant’, il n’a eu de cesse avec ses collègues d’optimiser les structures et le fonctionnement du bureau, il a développé avec eux la collection des normes SIA, enrichi l’offre de formation continue et intensifié les actions de communication en les professionnalisant. Très concrètement, il a mené à bien avec le bureau cinq participations à la Swissbau, trois distinctions Regards, l’exposition itinérante « Penser le territoire », la commémoration du 175e anniversaire, la World Engineers Convention, la série télévisée et le livre « Construire la Suisse », ainsi qu’une multitude d’autres manifestations, projets et publications.

Un seul objectif, dans lequel il avait investi autant de temps, de travail et de passion que d’habitude, lui aura été refusé par moi et mes collègues du comité : le projet de recherche « La Suisse 2050 ». Cela me désole aujourd’hui encore, mais n’enlève rien à la justesse de la décision d’interrompre les travaux pour ce projet. Un engagement de l’ensemble de la SIA pour cette grande entreprise ne s’est jamais concrétisé, ce qui ne nous a pas permis d’obtenir les financements tiers nécessaires, et a finalement contraint le comité à y mettre un terme. Mais je sais tout d’abord que Hans-Georg – comme toujours parfaitement loyal, professionnel et intègre – comprend et s’associe à la décision du comité et, ensuite, qu’il n’a pas tardé à anticiper de nouveaux horizons dans un esprit positif.

« L’avenir ressemblera à ce que nous en ferons », selon Jean Fourastié que Hans-Georg a souvent cité dans ses écrits et ses exposés. Un propos qui reflète la forte volonté de faire avec laquelle Hans-Georg a marqué la SIA au cours des dix dernières années. Ce qu’il a accompli et sa façon de faire avancer notre Société méritent le plus grand respect. Personnellement et au nom du comité et de l’ensemble de la SIA, je remercie Hans-Georg Bächtold de tout cœur pour tout ce qu’il a réalisé. Tous mes vœux de succès et de bonheur l’accompagnent pour la suite de son parcours, que je lui souhaite encore long et sûrement toujours aussi actif.

Stefan Cadosch, arch. dipl. EPF/SIA, président de la SIA ; stefan.cadosch [at] sia.ch