La pas­si­on est le mo­teur de not­re pro­fes­si­on

L’assemblée des délégués a élu Simone Tocchetti au comité de la SIA pour succéder à Nathalie Rossetti. Dans le présent entretien, il révèle les points forts sur lesquels il a misé lors de la procédure de sélection et les actions qu’il souhaite développer.

Publikationsdatum
13-07-2017
Revision
09-09-2017

Toutes nos félicitations! Vous êtes membre du comité de la SA depuis le vote de l’assemblée des délégués en avril. Quelle a été votre première initiative à ce poste?
En dehors peut-être de cet interview, je n’ai encore rien entrepris d’officiel... Je souhaite tout d’abord bien m’informer, auprès de Nathalie Rossetti, du président de la section tessinoise et de nombreuses autres personnes.

Pour quelle raison avez-vous postulé pour ce poste?
Deux choses m’ont incité à poser ma candidature. La SIA m’a beaucoup apporté lorsque j’ai débuté ma carrière de jeune architecte. Je souhaite lui rendre un peu de ce qu’elle m’a donné. Ensuite, je trouve qu’il est très important de s’engager. Au sein de la SIA, je peux m’investir en faveur d’une culture du bâti agréable à vivre sans bâtir moi-même directement.

Quels sont les atouts qui vous ont permis de faire la différence devant la commission de sélection?
Mes atouts de femme (rire)! Non, c’est sans doute le seul critère que je ne pouvais pas remplir. En revanche, en tant qu’ingénieur civil et architecte, tessinois et zurichois, j’ai probablement satisfait de nombreux points importants pour la commission de sélection.

Quel sera votre engagement au sein de la SIA?
J’aimerais m’investir pour le développement de l’aménagement territorial, non seulement dans la perspective des deux prochaines années, mais aussi à plus longue échéance. Je souhaite également tout mettre en œuvre pour le projet «La Suisse 2050», même si je ne sais pas encore sur quels rivages il nous mènera vraiment. Enfin, le thème «Mise en concurrence et passation des marchés» me tient à cœur. Notre bureau travaillant fréquemment pour les pouvoirs publics, je parle ici en connaissance de cause. La culture du bâti naît aussi de bonnes règles, respectées par tous, et du prix que l’on est prêt à mettre.

Vous êtes ingénieur civil et architecte. Etes-vous un médiateur entre les deux disciplines?
Je ne suis pas un médiateur, je suis un hybride... Je me vois comme quelqu’un qui souhaite maîtriser la construction et plaide pour des collaborations plus nombreuses encore. Cela vaut aussi pour les groupes professionnels de la SIA. Pour moi, la passion est le moteur de notre profession et je ne fais aucune différence entre ingénieurs et architectes. Personnellement, je pense que ces deux professions sont désormais indissociables.

Après Nathalie Rossetti, vous êtes à votre tour le plus jeune des membres du comité et vous aussi êtes originaire du Tessin. Y a-t-il une nouvelle génération de Tessinois qui recherchent davantage le lien avec le reste de la Suisse?
C’est un pur hasard si nous sommes tous deux originaires du Tessin. Nous avons étudié à Zurich et, curieusement, nous avons même eu le même employeur, mais pas en même temps. Peut-être cela tient-il à ce que nous sommes tous deux des individus pleins d’énergie.

On estime souvent que les plus jeunes font une utilisation accrue du numérique. De quelle manière abordez-vous la numérisation?
Lorsque je travaillais à Chicago, environ 20% des projets étaient réalisés avec le BIM. Mais à New York, ce chiffre était de l’ordre de 90 %. Cependant, les projets qui ont atteint une certaine notoriété ont tous été conçus à Chicago... Moi, je dessine à la main, mais recours volontiers à toutes les aides numériques possibles pour la communication. A mon avis, il est important de ne pas subir la numérisation, mais de décider soi-même des outils que l’on utilise, du but et du moment de cette utilisation. Il en va de même pour le BIM.

Toutes ces tâches n’empiètent-elles pas sur la vie privée?
C’est un grand défi que de vouloir concilier toutes ces exigences. Heureusement, notre bureau est organisé de telle sorte que je peux déléguer les affaires chronophages sans que cela perturbe le bon déroulement des projets.

Barbara Ehrensperger, rédactrice au sein de l’équipe de communication de la SIA ; barbara.ehrensperger [at] sia.ch (barbara[dot]ehrensperger[at]sia[dot]ch)