En quête de nou­vel­les ty­po­lo­gies

Editorial paru dans Tracés n°01/2013

Publikationsdatum
17-01-2013
Revision
10-11-2015

Peut-on espérer plus de l’habitat coopératif en Suisse ? Dans des pays comme la France, où la pratique en est à ses balbutiements, les coopératives suscitent de nombreux espoirs. Dans certains cas, comme à Clermont-Ferrand, c’est l’office public en charge du parc locatif social qui a initié les projets. On parle alors d’éco-habitat groupé et d’une nouvelle génération d’habitants en train d’inventer un  modèle inédit fondé sur la solidarité. Mais une chose est certaine : quand il est question d’habitat coopératif, que l’on soit en France, en Allemagne ou en Italie, c’est vers la Suisse que l’on se tourne. 
Riche d’une longue expérience, certes plus développée en Suisse alémanique qu’en Suisse romande, la pratique helvétique fait office de modèle. L’habitat coopératif, c’est-à-dire les groupements de futurs propriétaires disposés à s’unir pour construire et gérer un immeuble, fait partie de l’usage.
Alors pourquoi se donner la peine d’aller voir ce qui se fait à Berlin ou encore au Chili ? Pour la simple raison que les deux projets présentés dans ce premier numéro de l’année franchissent un cap concernant l’inscription de l’identité de l’habitant dans son habitation. Si beaucoup sépare les Chiliens d’Elemental de Florian Köhl, ils se retrouvent sur un point : penser que la liberté offerte par le modèle coopératif doit permettre à l’occupant une plus grande appropriation de son habitation. Voici peut-être le chemin qui reste à faire en Suisse. Car toute développée qu’elle soit, cette forme d’habitat reste plutôt conservatrice en matière de typologies. 
Souvent, peu de choses distinguent les immeubles coopératifs des projets d’entrepreneurs.  Est-ce pour pouvoir revendre que les futurs habitants souhaitent des solutions standard ?
Faut-il inciter à plus de créativité, comme ont pu le faire les pionniers du modernisme ? Sur ce point, il a maintes fois été démontré que l’architecte peut convaincre l’acquéreur, par définition conservateur, à expérimenter de nouvelles solutions. Et l’un des arguments dont il va notamment pouvoir se servir est économique. Elemental et Florian Köhl démontrent, dans des contextes très différents, que le fait de paramétrer  l’architecture sur les besoins de l’occupant n’induit pas une perte de valeur du bien immobilier. Tout au contraire, le « sur mesure » constitue dans tous les cas une plus-value qualitative. 

 

 

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