Den­si­fier oui, mais pas n'im­por­te où

Densifier l'habitat est bon pour le climat, mais mauvais pour le coeur, selon une étude de chercheurs suisses et américains. La pollution de l'air due aux axes routiers est en cause.

Publikationsdatum
09-07-2015
Revision
01-09-2015

Les scientifiques de l'Institut tropical et de santé publique suisse (Swiss TPH) à Bâle et de l'Université de Californie du Sud (USC) se sont penchés sur les effets de la législation introduite en 2008 en Californie afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Elle vise à réduire le trafic motorisé privé, notamment en changeant la conception des villes. Au lieu de maisons individuelles dans des banlieues très étendues, le but à atteindre est désormais un habitat densifié le long de corridors bien desservis par les transports publics.
 

Plus fortes doses de polluants

Or, comme l'écrivent les scientifiques dans la revue "Environmental Health Perspectives", le bénéfice sanitaire de la réduction de la pollution est partiellement réduit à néant par le fait que les gens habitant à proximité des routes sont exposés à de plus fortes doses de polluants, nuisibles pour leurs artères.
La pollution routière diminue rapidement à mesure que l'on s'éloigne de sa source, explique Rakesh Ghosh, premier auteur de ces travaux, cité dans un communiqué de l'USC. Les scientifiques plaident par conséquent pour la mise en place de zones tampons entre les rues à fort trafic et les nouveaux quartiers d'habitat densifié.
Ce sont avant tout les personnes âgées qui sont les plus sensibles aux polluants atmosphériques. Il y a donc un fort risque, en raison du vieillissement de la population, que l'on assiste ces vingt prochaines années à une hausse des infarctus liée à la pollution de l'air, et ce malgré la réduction des émissions, concluent les chercheurs.