De l'­uti­li­té de la cri­tique

Editorial du 21/2016

Publikationsdatum
26-10-2016
Revision
28-10-2016

Statler et Waldorf, la rubrique de Pierre Frey dont le titre est inspiré des deux personnages grognons du Muppet Show, ne plaît pas à tout le monde, à commencer par ceux qui se trouvent dans son collimateur.
Il n’est pas rare de recevoir à la rédaction des coups de fils préoccupés de responsables d’associations, de représentants d’institutions, suite à tel ou tel autre article critique.
Cette agitation autour de ce qui n’est qu’une carte blanche à un critique indépendant, nous conforte dans notre choix de lui faire une place dans la revue.
Plusieurs autres indices montrent clairement que les papiers acerbes de Pierre Frey sont d’une grande utilité à la mise en place d’une culture du débat et de la critique dans le milieu de l’architecture et l’urbanisme. Ils ont le mérite d’indiquer les faiblesses ou les points d’achoppement de situations dans lesquelles le respect des décisions des jurys et l’esprit corporatiste coupent court à toute forme de critique a posteriori.
Il en va ainsi de la nouvelle place de la Sallaz, dont la description critique (Place à l’ignorance), à certains égards négative, a été suivie d’une série de protestations de la part de plusieurs acteurs impliqués de près ou de loin dans le projet. Nous revenons donc aujourd’hui à la Sallaz, avec un regard plus attentif, mais pas pour autant plus complaisant. Cela non pour corriger le tir, mais pour obtenir un «deuxième avis».
Stéphanie Sonnette s’est replongée dans la lente évolution de ce site « beau et triste » depuis l’arrivée du M2 il y a dix ans (lire l'article Injonctions paradoxales à la Sallaz) . Son débarquement récent dans le vase clos de l’architecture et de l’urbanisme vaudois lui permet un regard d’ensemble et une objectivité dont tous ceux qui connaissent le projet (et ses acteurs) dans sa moindre tractation pourraient difficilement faire preuve. 
Disons pour conclure que cette entrée en matière en deux temps, d’abord la charge solitaire, puis un regard externe libre de tout engagement, constitue pour nous une des meilleures façons de couvrir un sujet.

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