Cas d'é­co­le

Éditorial de Tracés n°21/2011

Publikationsdatum
13-01-2012
Revision
19-08-2015

L’analyse des nouvelles écoles suisses construites en dit long sur notre société. En effet, principalement issues de concours publics d’architecture, les constructions scolaires répondent à un
programme dicté par les choix pédagogiques et sociétaux des autorités politiques. Nouvelles technologies de l’information, compacité, modularité, réversibilité, préoccupations environnementales et rationalité sont les nouveaux maîtres-mots de l’archi-tecture scolaire. Il en résulte des constructions qui revendiquent moins leur identité scolaire et dont l’usage ne doit pas être exclusivement réservé à l’enseignement. Elles doivent, par conséquent, trouver une nouvelle inscription dans la cité. L’enseignement peut-il s’accommoder de typologies génériques ? D’après Christian Berger, ancien secrétaire de la Conférence intercantonale de l’instruction publique de la Suisse romande et du Tessin, « tout bâtiment, convenablement équipé technologiquement parlant, pourrait – à quelques détails près – devenir un lieu scolaire ». 
A l’opposé de ce modèle qui pourrait signifier un rapprochement entre l’enseignement et l’activité professionnelle, des architectes visionnaires placent l’expérience pédagogique au cœur du bâti. Peter Hübner intègre les élèves dans l’élaboration et la mise en œuvre du projet de construction et Patrick Bouchain renégocie le rapport de l’école à l’extérieur. 
Ces approches différentes (école générique, école particulière) ont pourtant un point commun : l’ouverture du milieu scolaire à l’espace urbain. Cette qualité fait écho à la longue tradition helvétique qui veut que les cours et les préaux ne soient pas clôturés. Il s’agit là d’un détail auquel tout Suisse est habitué au point de ne pas y prêter attention. Est-il nécessaire de rappeler que la tendance globale en Europe et dans le monde consiste à affirmer et renforcer l’enceinte de l’école. En ces temps d’anxiété croissante quant à la sécurité des personnes, il serait bon de ne pas sacrifier cet esprit d’ouverture qui assure l’intégration de l’école au tissu urbain. 
Face aux inquiétudes pas nécessairement justifiées, il est urgent de reconnaître et défendre certaines caractéristiques de l’espace public suisse. C’est précisément ce que propose l’extension du Centre professionnel de Fribourg réalisée par le bureau d’architecture lausannois butikofer de oliveira vernay sàrl.

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